Caractère du Patou
Les qualités du Montagne des Pyrénées ont tout de même leur contrepartie : il est nécessaire, compte tenu de son tempérament, de l’avoir bien en main. Car ce chien doux, mais d’une extrême méfiance, sait à l’occasion être très cabochard. Aussi cet indépendant né, à besoin d’un maître à poigne dès son plus jeune âge, afin de lui inculquer toutes les limites à ne pas dépasser. Ainsi, il respectera son maître et ses ordres. Le Pyrénéen n’est pas un ours en peluche comme le pensent les personnes qui le rencontrent pour la première fois. Il possède le caractère typique des gardiens de troupeaux : déterminé, indépendant et têtu.
Chien naturellement dominateur, libre, et assez peu obéissant, le Montagne doit être éduqué très tôt et très fermement. Il est particulièrement indiqué de lui apprendre de solides notions de rappel, car il est très fugueur, ce qui peut être source d’ennui dans un environnement urbanisé. Il faut le sociabiliser très vite, à la fois au contact des autres chiens et à celui des hommes. Une bonne éducation est vraiment indispensable si on veut en faire un fidèle et loyal compagnon pour toute la maisonnée.
Envers ses congénères, le Patou n’est pas un modèle de tolérance. Certains sujets montrent même une propension à se jeter sur tout Berger Allemand ou chien apparenté passant à proximité, atavisme, peut-être de l’ancien chasseur de loups ? En revanche, les manifestations d’hostilité des petits chiens le laissent le plus souvent parfaitement indifférent.
Ses qualités innées de gardien rendent le Montagne suffisamment agressif, si les circonstances l’exigent. En conséquence, il ne faut pas chercher à accroître son agressivité par un dressage. Dresser un Montagne à la défense pourrait même se révéler dangereux, une agressivité exacerbée et son goût immodéré pour d’indépendance pouvant constituer un mélange explosif. En fait, la manifestation d’une ferme autorité, de la part du maître, et un mode de vie équilibré garantissent un comportement agréable du Montagne. En conséquence, il est vraiment inutile de l’entraîner à la garde, il fait cela d’instinct.
Si il est un peu plus encombrant que nombre de chiens dits « de compagnie », le Montagne peut se montrer très attachant. Pour qui sait le comprendre, et il faut de la psychologie, de la patience et du bon sens, à défaut de « feeling », ce chien aussi vaillant que doux, n’est pas dépourvu, à ses heures de malice, de gaieté et d’une joyeuse indiscipline proche de l’humour.
Compagnon idéal de l’homme d’action, le chien des Pyrénées s’accorde aussi avec le contemplatif, pour qui sait apprécier la nonchalante élégance de son chien, se perdre dans son regard insondable et rêver avec lui des nuits profondes où aux temps anciens, retentissait dans la montagne l’aboiement formidable d’un Patou.